Le gouvernement canadien et le droit de grève : Le cas des agents de bord d’Air Canada
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Date
2012-09-05
Authors
Bélanger, Sophie
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Publisher
Abstract
Description
Introduction: Les agents de bord d’Air Canada ont signé leur première convention collective en
1949, après avoir joint l’Association du personnel navigant des lignes aériennes canadiennes
en 1948.1 Durant les décennies qui ont suivi, le syndicat a affronté Air Canada sur diverses
questions : par exemple, les conditions et les heures de travail, le salaire, la sécurité et la
formation des employés. En 2011, la modification des pensions de retraite, ainsi que la
création d’une filiale Air Canada économique offrant une échelle salariale moindre, ont été à
la base d’un conflit entre l’employeur et le syndicat actuel SCFP (Syndicat canadien de la
fonction publique) des agents de bord d’Air Canada.2 Les deux partis n’ont pu s’entendre sur
une nouvelle convention collective. Étant membres d’un syndicat, les employés avaient le
droit de recourir à la grève en cas de conflit non résolu, à la condition que certains
règlements soient respectés : c’est-à-dire que l’arrêt de travail n’ait lieu qu’après expiration de
la convention collective ; que le syndicat ait essayé, par différents moyens dont la
conciliation, de s’entendre avec l’employeur ; enfin, que le syndicat présente un avis de grève
soixante-douze heures avant le début de celle-ci. Lors du conflit de 2011, le syndicat SCFP a
respecté toutes ces directives et pourtant, le gouvernement fédéral est intervenu et a réussi à empêcher la grève. Cette intervention a-t-elle été juste ? D’après Lisa Raitt, la ministre
fédérale du travail, elle a été prise pour assurer les services essentiels ainsi que pour protéger
le bien-être économique du Canada et des Canadiens en général. Bien que ces raisons soient
valables, elles ne sont pas suffisantes pour justifier cette intervention. En effet, par sa
décision, le gouvernement fédéral a discrédité les droits de négociation collective ainsi que
les conditions de travail ; il a également contribué à l’inégalité entre Air Canada et ses agents
de bord. On peut cependant se demander si cette intervention aurait été appropriée dans
différentes circonstances et s’il existe une alternative à la grève pour la résolution des conflits.
Keywords
Organized labour , Labour unrest , Air Canada